Nous, soussignés, saluons l’initiative de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pour le sommet UE-Union africaine. Le sommet est une occasion cruciale de développer un partenariat plus étroit entre les voisins et de construire un avenir commun durable.
Nous nous engageons à promouvoir la gouvernance mondiale pour lutter contre les inégalités, le changement climatique, les conflits violents et les atrocités. Une gouvernance mondiale efficace peut garantir à tous une vie paisible, digne et prospère.
Nous reconnaissons donc le besoin urgent d’une approche multilatérale entre l’Afrique et l’UE. Les deux continents sont confrontés à des défis communs, notamment le COVID-19 et le changement climatique, et partagent un vision commune d’un espace partagé de paix, de démocratie, de droits de l’homme, de sécurité, de respect mutuel et solidarité. Par conséquent, nous exigeons des solutions communes.
Climat et biodiversité
Nous invitons les dirigeants à s’engager pour une planète à zéro carbone d’ici 2050. D’ici 2030, les émissions nettes devraient être réduites de moitié et au moins 30 % des terres et des océans devraient être préservés. L’UE devrait augmenter son financement climatique pour les pays de l’UA en vue d’atteindre ces objectifs. Nous encourageons l’utilisation des droits de tirage spéciaux du FMI pour canaliser le financement.
Nous affirmons notre engagement à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C maximum. Nous soutenons une révolution verte qui crée des emplois, réduit les émissions et utilise les ressources naturelles de manière durable et légale. La réalisation de ces objectifs nécessite un financement accru pour la numérisation et la transition vers l’énergie verte. Cela exige que le changement climatique soit intégré dans la prise de décision budgétaire.
Nous demandons au sommet de reconnaître le changement climatique comme une menace existentielle commune aux continents européen et africain, et de prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que toute la région euro-africaine est prête à combattre la menace. L’Afrique ne doit pas être un dépotoir. Nous demandons au sommet de prendre des mesures contre la dégradation des sols et l’exploitation illégale des ressources naturelles.
Démocratie, état de droit, droits de l’homme, justice
Nous saluons toutes les initiatives conjointes visant à promouvoir la démocratie, les droits de l’homme, l’état de droit, la bonne gouvernance et l’accès à la justice. Nous demandons au sommet d’articuler une approche stratégique commune pour des institutions plus efficaces, responsables et transparentes, complétées par des institutions supranationales.
Nous invitons le sommet à développer des actions concrètes sur la liberté des médias et un environnement sûr pour les journalistes et les défenseurs des droits humains. La participation de la société civile à l’élaboration des politiques et à la prise de décisions devrait être facilitée, en accordant une attention particulière aux femmes et aux filles, aux jeunes, aux peuples autochtones, aux minorités, aux groupes marginalisés et aux personnes handicapées.
Un forum conjoint UE-UA sur la démocratie devrait être chargé de favoriser le progrès démocratique.
Santé et bien-être
Sur les deux continents, le COVID-19 a fait des morts, perturbé les économies et les sociétés et eu un impact négatif sur les droits fondamentaux. L’Europe et l’Afrique doivent coopérer pour sortir de la crise, en gardant à l’esprit l’Objectif de développement durable 3 (Bonne santé et bien-être).
Les citoyens méritent un accès universel à des services de santé essentiels de qualité, sans discrimination. Le sommet devrait mobiliser des fonds publics et privés à cet effet.
Le sommet devrait prendre des mesures immédiates pour accélérer la distribution en temps voulu de vaccins efficaces contre la COVID-19. Une distribution équitable des vaccins est une condition préalable pour mettre fin à la pandémie.
En outre, nous invitons les dirigeants à œuvrer à la conclusion rapide des négociations pour une nouvelle pandémie Traité au sein de l’Organisation mondiale de la santé.
Paix, sécurité et stabilité
L’Europe et l’Afrique partagent un environnement de sécurité commun. Une coopération plus approfondie en matière de sécurité et de défense entre les différents pays et entre les deux continents est une réponse logique à un monde où les menaces à la sécurité transcendent les frontières nationales.
S’appuyant sur les missions navales existantes de l’UE pour lutter contre la piraterie et la contrebande, le sommet devrait prendre des mesures en vue d’une organisation commune de sécurité maritime euro-africaine. Contrôlée par une assemblée parlementaire commune, l’organisation serait un premier pas vers une politique de sécurité commune.
Éducation et jeunesse
Des contacts, des échanges et une coopération étroits, soutenus et réguliers entre les peuples créent des histoires communes. Ils sont les fondements sous-jacents du partenariat de continent à continent.
La recherche, la science et l’innovation, la culture, le tourisme, la formation et l’éducation sont des secteurs clés pour mobiliser et fédérer autour d’idéaux communs, pour un développement durable commun et pour la création d’emplois, en particulier pour les jeunes. Nous invitons le sommet à créer un groupe de travail euro-africain sur un espace culturel commun, en élaborant des initiatives telles que l’éducation conjointe, les échanges d’étudiants et les programmes de compétences, les manuels d’histoire et les forums de jeunes.
Une croissance durable
Nous sommes unis dans notre engagement en faveur d’une croissance économique propre et verte qui créera de nouveaux emplois décents et de qualité ; stimuler l’innovation ; conduire à des investissements dans des infrastructures de qualité; renforcer l’éducation et le perfectionnement; lutter contre les inégalités ; protéger la planète; et veiller à ce que la prospérité que le commerce peut apporter se fasse sentir dans toutes les régions de nos pays.
Nous convenons de la nécessité d’un système commercial multilatéral réformé qui soit juste, résilient et réponde aux besoins de nos peuples. Un tel système est une condition nécessaire pour des marchés ouverts, l’inclusion des femmes et des jeunes, le respect des droits de l’homme et des normes internationales du travail. En défendant ces principes, l’Europe et l’Afrique contribueront à une mondialisation juste et verte et à des chaînes d’approvisionnement durables qui respectent les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.
Le sommet devrait produire des engagements sur des conditions de travail décentes, un régime fiscal équitable, la numérisation, la transition verte et des systèmes de protection sociale renforcés.
Nous invitons le sommet à envisager des stratégies de relance économique pour faire face aux crises et chocs mondiaux tels que les pandémies, les déséquilibres et les distorsions du marché.